Passage de frontière à Ipiales

 
Après Popayán, nous allons à Ipiales pour passer la frontière entre la Colombie et l’Equateur. 


Immigration Colombienne

Nous aurons passé plus de trois mois de rêve éveillé en Colombie. Tant et si bien… que notre visa touristique de 90 jours a été dépassé !!! Ce qui nous a valu pas mal de prises de tête avec l’immigration Colombienne. 
Juste avant l’expiration du visa, nous avions contacté les autorités pour demander une extension qui m’a été refusée, sans explication ni raison ! Pour résoudre le problème nous sommes allés dans les bureaux de l’immigration expliquer notre situation et, après nous avoir annoncé qu’ils allaient nous déporter (Allo papa maman? Probleeeemes) ils ont finalement reconnus que notre première demande avait été envoyée avant expiration du visa et nous ont donc dit de renvoyer une demande, qu’ils accepteraient. Quelques jours d’attente après notre demande renvoyée… Visa refusé (encore!) pour moi et accepté pour Chris! N’ayant ni envie de faire un remix Colombien de Orange is the New Black ni de payer lors du passage de frontière, je renvoie une énième demande, accompagnée d’une preuve de sortie avec un (faux) billet d’avion, de tout un roman sur mes raisons d’être en Colombie, sur au-combien la Colombie est merveilleuse et même d’un lien vers le blog pour les convaincre que nous ne sommes vraiment que de simples touristes procrastineurs… Et obtiens finalement aussi mon laissez-passer! 
Leçon retenue: ne pas rigoler avec l’immigration et s’y prendre tôt, TRÈS tôt.


Pèlerinage à Las Lajas

Ipiales est une ville sans grand intérêt si ce n’est pour la somptueuse cathédrale qui s’y cache non loin. La cathédrale Las Lajas est un grand lieu de pèlerinage chrétien d’Amérique Latine. Suite à une apparition de la vierge en ce lieu, le monument blanc et gris y fut érigé, directement au dessus d’une rivière encaissée entre deux flancs de montagne. Les arcades du pont la soutenant sont vertigineuses et le monument est encadré de toutes parts de plaques de prières et de remerciements à la vierge, encastrées dans la roche et créant une atmosphère pieuse palpable.
L’endroit abrite également un petit musée d’arts pré-incas dont certaines poteries nous surprennent gentiment.


La crise au Venezuela

Le passage de frontière côté Colombien prendra 4h, principalement dû à la file interminable et infinie de Vénézuéliens espérant descendre le continent loin de la misère qu’ils fuient. En effet, difficile de parler de la Colombie sans mentionner le nombre malheureux d’immigrants Vénézuéliens que l’ont peut voir absolument partout dans le pays. 
 
Au Venezuela, les années Hugo Chavez (1999-2013) et sa révolution socialiste Bolivarienne ont apporté prospérité au pays grâce à la manne pétrolière. L’idée était belle au départ: le Venezuela disposant des premières ressources de pétrole au monde, devant l’Arabie Saoudite, nationalisons l’industrie pétrolière et redistribuons les richesses au peuple ! Et cela a fonctionné un temps, l’extrême pauvreté a été réduite de 75%, le chômage a chuté drastiquement et les inégalités se sont réduites. Une classe moyenne a émergé et toute cette petro-monaie semblait bien réussir a améliorer la situation au Venezuela. 
 
Malheureusement en 2014, les prix du pétrole s’effondrèrent, un coup dur pour un pays hyper dépendant à l’or noir. (95% de ses exportations, 50% du budget de l’État). Dans une économie gangrenée par la corruption, qui ne produit rien, et où absolument tout est importé, la planche à billets a marché à plein régime pour pouvoir continuer à s’approvisionner, entraînant une hyperinflation dramatique. Elle est estimée à 1.000.000% en 2018, ce qui revient à une augmentation des prix de 20.000 fois sur un an ! Le prix des biens de première nécessité a atteint des niveaux tels que se payer trois repas par jour est devenu un luxe réservé à une élite privilégiée. Se payer un kilo de viande revient à dépenser plusieurs mois de salaire. Dans ces conditions, plus de 2 millions de Vénézuéliens (population totale 30M) ont décidé de choisir l’émigration (maintenant considérée une désertion illégale) dans les pays voisins : Colombie, Équateur, Pérou et Chili sont les principaux pays d’accueil. 
 
C’est une crise humanitaire et migratoire d’une extrême gravité qui touche le contient sud américain. Des familles entières se déplacent à pied le long des routes, dans l’impossibilité de se payer un billet de bus. Ils s’arrêtent pour faire des petits boulots, mendier ou même échanger aux feux rouges leurs devises qui ne valent même plus autant que le papier sur lequel elles sont imprimées. Une minorité vit de menus larcins et nous pouvons sentir un rejet de la part des habitants des pays d’accueil. 
 
Après cette dernière étape, nous voici donc à Otavalo, en Equateur!
 
Audrey & Chris

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