Deux Inoubliables Semaines Aux Galapagos

Comment raconter ces îles qui nous ont tellement bluffés ?! 
Paysages de rêve? Paradisiaques !
Flore préservée? D’un autre monde !
Animaux sauvages ? Et pourtant si proches !!
Budget de 35€/jr? Explosé !

Nous ne saurions que vous recommander d’aller faire l’expérience par vous même ! 🙂
Et au cas où vous en doutiez, faire les Galapagos en sac à dos ou budget limité, c’est possible. Bien sûr, notre petit budget a été dépassé mais reste raisonnable grâce à la pléthore d’activités qui peuvent se faire sans trop dépenser.

La particularité des Galapagos

Les Galapagos sont un archipel d’îles volcaniques équatoriennes. Seulement accessibles en avion, nous avons eu la chance de trouver des vols en promotion (250€ AR) et n’avons pu résister ! L’idée de base était de réussir à négocier sur place une croisière dernière minute mais…. les prix commençaient à 900€ pp pour 5 jours avec des activités qui sont faisables gratuitement ! Peu importe, c’est donc depuis la terre que nous avons organisé notre séjour.

Ce qui émerveille le plus aux Galapagos c’est évidemment sa faune, et ce pour deux raisons. C’est l’un des rares endroits sur Terre qui a été aussi longtemps préservé du contact humain, qui n’arriva qu’avec les colons espagnols au milieu du 16éme siècle. Nos ancêtres n’ont donc pas pu y chasser et exterminer les espèces animales vivant sur l’archipel comme partout ailleurs et n’ont également pas saccagé l’écosystème en introduisant en masse plantes et mammifères domestiques. 

Le résultat est impressionnant : on peut voir aux Galapagos de nombreuses espèces endémiques uniques au monde, qui ont évolué dans un écosystème différent, mais également sans la peur de l’Homme ! Iguanes marins, loups de mer, tortues géantes ne sont pas incommodés par notre présence, nous ne sommes qu’une autre espèce de mammifère un peu trop intrusive..

L'île de Santa Cruz

En sortant de l’aéroport tout le bus s’esclaffe quand le véhicule doit contourner l’énorme iguane jaune bronzant sur l’asphalte. Puis c’est en arrivant au port de Puerto Ayura, principale ville de l’île Santa Cruz, que nous devenons complètement gaga devant les otaries qui se prélassent sur les bancs du quai, côtoyant les iguanes marins venus se réchauffer au soleil ! Un après-midi banal aux Galapagos…

La ville n’est pas particulièrement charmante, et plus l’on s’avance vers l’océan, plus les restaurants de gringo et hôtels de luxe se succèdent (nous y profiterons tout de même de quelques cocktails dans un décor magnifique). Espèce majoritaire mais non endémique : le nombre impressionnant d’Américains avec leurs imposants téléobjectifs toujours au cou.

Cela dit, le marché au poisson de la ville est simplement surréel : les poissons sont découpés, pesés, vendus à peine le bateau de pêcheur parqué le long de l’étal. Mais la vedette est volée par l’otarie qui a pris l’habitude de venir quémander les restes des poissons directement aux poissonniers ! Méthode plutôt feignante mais efficace, même si les restes sont à partager avec les énormes pélicans également venus réclamer leur dû. Nous reviendrons plusieurs fois profiter du spectacle ! Les soirs, nous prenons l’habitude d’aller siroter une bière sur la jetée, où chaque nuit les lumières attirent des dizaines de bébé requins et quelques raies en plus des éternelles otaries.

On retrouve dans l’archipel plusieurs centres d’étude et de reproduction des tortues terrestres géantes. Il est très intéressant de voir que selon les caractéristiques de chacune des îles, les tortues ont évoluées en espèces différentes, s’adaptant à chacun des écosystèmes: certaines ont un cou démesuré fait pour se nourrir des hauts cactus, d’autres une carapace plate pour se glisser dans une végétation particulièrement touffue etc. De quoi inspirer Mr Darwin, qui eût l’idée de sa Théorie de l’Évolution en observant les oiseaux pinsons des Galapagos (sortes de merles) lors de son voyage dans les années 1830. Il constata que les oiseaux présentaient des similitudes importantes et donc appartenaient à un même groupe. Mais leurs becs étaient différents en fonction de leur île d’origine et leur régime alimentaire. Il comprit que les oiseaux avaient évolué séparément car isolés sur différentes îles et en déduisit donc son fameux principe de sélection naturelle.

Dans les centres, nous pouvons admirer l’impressionnant travail d’élevage de tortues en captivité: depuis les tortues bébé pas plus grandes qu’une feuille de salade jusqu’aux gigantesques tortues adultes centenaires. Le centre permet de protéger les bébés de leurs prédateurs mais également du braconnage. Durant notre séjour l’un des centres a été victime du vol d’une centaine de jeunes tortues (d’une valeur pièce de 5000$ au marché noir soit 5M de $ de tortues !!)

Mais on ne peut forcer la nature! En effet dans le centre de Santa Cruz on peut voir, empaillé, la tortue emblématique qui fut surnommée « George Le Solitaire ». George était le dernier de son espèce, et malgré les tentatives du centre de lui présenter un harem de femelles d’espèces proches, George n’a pas eu de progéniture. Il s’est éteint il y a quelques années, et a donc malheureusement mené son espèce à l’extinction. Heureusement, d’autres tentatives de préservation ont connu plus de succès: la tortue Diego, petit jeune de 100 ans à l’époque où il fut rapatrié en 1977 dans les îles Galapagos depuis un Zoo aux États-Unis, est estimé être le père de 40% des 2,000 tortues de son espèce!

Une première petite sortie en bateau ainsi que quelques balades sur l’île de Santa Cruz nous permettent d’apprécier le paysage très particulier de l’île: plages de sable blanc contrastées par les iguanes noirs, crabes endémiques rouges et bleus, cactus gigantesques, arbres recouverts de lichen coloré, etc. un régal! 

Le conducteur du bateau nous propose également de rester avec lui et d’aller dans une eau complètement trouble nager au milieu des requins en nous assurant « quand ils seront nez à nez avec vous, là vous les verrez! »… Ok il s’agissait de petits requins de récif mais dans une eau aussi peu accueillante… je me suis ravisée! Chris y est allé assez peu rassuré (et je jure que j’ai vu une nageoire de requin le suivre quand il est revenu au bateau).

Nous avons tout de même fait une vraie sortie snorkeling (palmes masque tuba) en bateau pour rejoindre les îles de Pinzon et Daphné depuis Santa Cruz et … incroyable !!! Pas de photos mais grâce à la gentillesse d’un couple d’Argentins, nous avons quelques moments filmés en Gopro. Les environs de l’île Pinzon étaient parfait pour le snorkeling: dotés d’une eau turquoise transparente et de seulement quelques mètres de profondeur nous évitant d’avoir ce « stress du grand bleu ». 

En plus des multiples bancs de poissons et des tortues que nous croisons, nous nageons au-dessus de tout un groupe de requins à pointe blanche endormis puis nageant nonchalamment entre nous. Nous nageons proche de groupes d’otaries dont un mâle alpha (3-4 mètres) nous averti bruyamment de ne pas nous rapprocher. Le guide nous confirme que les mâles peuvent être agressifs et attaquer si l’on entre dans leur territoire. 

Dans les abords de Daphnée, nous ne voyons que peu de choses sous l’eau mais sommes soudain rejoins par un bébé otarie ! Le petit joueur restera une quinzaine de minutes avec nous, slalomant entre nous, s’arrêtant devant nous pour nous regarder, nous imiter, nous invitant à se tortiller comme lui sous l’eau et foncer comme une torpille! Sa maman restant non loin pour le surveiller et le ramener sans cesse à elle. Ce fut vraiment un moment inoubliable ! Venir aux Galapagos quand il y a des petits loups de mer assure des moments à faire fondre le cœur de n’importe qui!!

Sur le retour nous sommes également gratifiés du spectacle de quelques raies manta dont on distingue l’ampleur majestueuse sous la surface de l’eau ou sautant hors de l’eau à l’horizon.

L’île Isabela

La connexion entre les îles n’est pas agréable du tout, effectuée dans de petits bateaux navettes sur une mer agitée. Plusieurs personnes vomirent à bord… Mais l’île Isabela est très différente de Santa Cruz, bien plus sauvage, plus authentique et moins touristique.

La petite ville ou nous dormons est encerclée d’une plage de sable fin interminable, seulement entrecoupée par quelques roches de coulées volcanique noire.

C’est à vélo que nous passons une superbe journée pour découvrir le sud de l’île. Le chemin passe par de nombreuses criques et mangroves et plages splendides, oui les Galapagos n’ont pas que la faune pour elles ! L’eau est turquoise et les roches volcaniques sont impressionnantes, portant encore pour certaines les traces figées des mouvements effectués quand la lave était encore chaude ! Le chemin nous emmène également à un autre centre de reproduction de tortues géantes terrestres et à des points de vue montrant une étendue de terre aride, broussailleuse s’étalant à perte de vue. 

Le chemin se termine par un mur de pierre, relique d’un passé que nous ne soupçonnions pas pour cette île de rêve ! Au 19 et 20ieme siècles, l’île a en effet abrité des pénitenciers et ce mur fut le fruit de l’un des travaux forcés ridicules et cruels demandé aux prisonniers équatoriens.

Tout au long du trajet, nous avons le bonheur de devoir céder le passage aux quelques tortues traversant nonchalamment le chemin, où se « cachant » (mission impossible) dans la brousse.

Une sortie bateau (€€€) par île! À Isabela, c’est le tour « Las Tunneles » que nous prenons. L’idée est de nager en masque et tuba à travers des ponts et criques formés de roche volcanique. Nous y verrons quelques requins craintifs à pointe blanche, un hippocampe mais surtout…. Des tortues d’eau énormissimes de 1-2 mètres, absolument pas craintives, semblant voler lentement dans l’eau avec grâce. Une eau un peu trouble, mais impossible de louper ces géants! 🙂 

Sur l’île nous ferons également un tour pour visiter les cratères volcaniques, étendues de territoire lunaire nous rappelant comment tout a commencé pour cet archipel. Et nous marchons également dans des tunnels et caves souterraines d’une hauteur impressionnante, seulement formées par la solidification de la lave autour de coulées volcaniques lors de précédentes éruptions.

Impossible de décrire en un article toutes les sorties faites, ni de mettre les 1 500 photos prises (oui, véridique 😅). En tout cas on espère que l’île va rester aussi bien préservée et l’on comprend mieux tous ces contrôles excessifs à l’entrée (ex: vérification des semelles des chaussures a l’aéroport pour ne pas ramener de graines, etc !!).

Comment ne pas devenir plus écolo après un tel séjour ?! Je pense les Galapagos ont réveillé le Nicolas Hulot qui sommeillait en nous !

En tout cas c’est en sirotant des cocktails sur la plage de Montañita que nous en discuterons ensuite.

Audrey 🙂

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