Après s’être bien prélassés sur les plages de la Côte Pacifique de l’Equateur, il était temps pour nous de se remettre en mode actifs ! Nous voici donc partis pour l’intérieur du Pays direction Quilotoa pour s’attaquer à un trek auto-guidé de 3 jours !
Départ de Manta dans la nuit et après 12 heures de bus, nous arrivons un peu cassés à Latacunga, ville très peu remarquable, qui sert de base à l’exploration des volcans alentours, ce qui ne manque pas en Equateur ! De part sa position dans les Andes, où que l’on se trouve en Equateur, il y a de grandes chances de voir un ou deux volcans à l’horizon !
Nos affaires déposées dans une auberge à Latacunga, nous partons avec le strict minimum en bus local direction Sigchos d’où démarre la boucle de Quilotoa. En réalité, le trek peut se faire dans les deux sens mais nous décidons de garder la lagune de Quilotoa pour la fin, comme une récompense après 3 jours de marche. Mais c’est aussi dans ce sens que la marche est la plus difficile avec 2200m de dénivelé positif. Et effectivement, on en a bien sué !
Nous marchons environ 12 à 15km par jour au milieu de magnifiques paysages de moyenne montagne, émaillés de communautés paysannes Quechuas. Non pas la marque Décathlon, mais les descendants des peuples Incas indigènes qui habitent la région des Andes.
Le premier jour, nous partons de Sigchos à 2800m et arrivons à Insilivi à 2900m, avec un canyon à descendre et remonter. C’est la journée la plus facile, une bonne mise en jambes pour ce qui nous attends ! Nous avions aussi très hâte d’arriver au refuge dont nous avions entendu parler depuis notre arrivée en Equateur : » Si vous faites la boucle de Quilotoa, vous devez absolument aller à Llullu Llama ! »‘ Bizarre comme nom… on comprend aisément la partie Llama, incarnée par le résident laineux Tito, pas avare de bisous. Llullu signifie « doux » en Quechua, la langue des Incas, toujours bien vivante dans ces montagnes.
En tout cas on était vraiment bien au refuge du Doux Llama ! La nourriture était délicieuse, la vue magnifique, son spa gratuit, un petit feu de cheminée pour nous réchauffer, des jeux de société, et même un Saint-Bernard ! Point bonus (surtout pour Audrey !), nous avions le droit à un cours de yoga gratuit le matin à 7h avant le petit-déjeuner. Je me suis donc essayé à mon premier cours de Yoga.. et bien c’est plus difficile que ça en a l’air ! Ca fait quand même bien travailler les muscles la pose « du guerrier » ou du « chien la tête en bas » (nom véridique des positions…) Namasté ! Ommm….
Le deuxième jour les choses commencent à se corser avec deux autres traversées de canyons, de beaux dénivelés et une arrivée à 3200m. On se rend compte également que le trek n’est pas vraiment balisé et on se perd quelques fois malgré les informations approximatives sur une feuille en papier que nos hôtes de Latacunga nous avaient gentiment donné : « ‘Tournez à gauche quand vous arrivez à un grand arbre »… ok merci mais QUEL grand arbre ?! L’application Maps.Me, un GPS pour téléphone portable qui fonctionne sans réseau, nous aura bien sauvé ! C’est quand même bien paumé là-haut et pas vraiment conseillé de passer la nuit dehors au vu des températures !
En arrivant à la deuxième auberge le soir, nous sommes vidés et attendons avec impatience un repos bien mérité ! Que nenni ! C’était sans compter sur une famille complète d’Equatoriens (compter 25 personnes) venus profiter du bon air de la montagne pour pratiquer le Karaoké. Bon … nous avons quand même réussi à dormir malgré tout grâce à la fatigue.
Le lendemain, après un bon petit dèj (encore des Arepas !), nous sommes fins prêts pour attaquer la dernière et plus difficile journée de la boucle de Quilotoa. On commence à avoir pas mal de courbatures mais la motivation revient vite en pensant à la récompense au bout du chemin: découvrir la lagune turquoise du cratère du Quilotoa ! On l’avait inévitablement vue en photo en préparant le trekking sur Internet et nous avions vraiment hâte d’arriver. Bon il fallait déjà franchir les canyons, montées abruptes, descentes limite dangereuses et glissements de terrain. Le dénivelé se fait sentir aussi ! On monte jusqu’à presque 4000m d’altitude et l’air commence vraiment à se faire rare. On s’essouffle vite dans les montées. Bref on galère bien, d’autant que niveau sécurité, comment dire, on est en Equateur quoi ! Pour un chemin de randonnée si fréquenté, on se demande comment il n’y a pas plus d’accidents.
Mais bon… nous touchons au but ! Nous nous rapprochons pas à pas d’une vue magnifique et bien méritée ! Alors on redouble d’efforts et on prend sur soi. Quand enfin nous commençons à apercevoir le cratère au loin, la joie est de courte durée. Celui-ci est plongé dans une brume épaisse ! Nous continuons à marcher, avec l’espoir que la brume se lève à notre arrivée mais elle s’épaissit au fur et à mesure de notre ascension. Nous rencontrons au passage une petite bergère Quechua et son troupeau de moutons qui disparaîtrons dans le brouillard eux aussi. Nous entendons un énorme grondement à une centaine de mètres derrière nous pour comprendre plus tard qu’il s’agissait d’un glissement de terrain : fréquents dans la région ! Safety First ! On continue de monter dans le brouillard…
Autant dire que l’arrivée sur les bords du cratère est pour le moins décevante ! Après trois jours de marche on découvre un paysage blanc, un brouillard si épais qu’il était impossible de voir à 5 m. Ce qui n’est franchement pas rassurant lorsque l’on sait qu’à quelques mètres de chaque côté se trouve un ravin… La visibilité est quasi nulle et pourtant il faut continuer à avancer car la nuit tombe vite et il nous reste une paire d’heures de jour. Nous choisissons donc de faire le tour du cratère pour rejoindre Quilotoa par la partie la plus courte. C’est ici que le trek est le plus dangereux, rien n’est indiqué, nous marchons sur un chemin étroit le long du ravin à gauche et la paroi directement sur la droite. Un faux pas et c’est la chute… Audrey n’était vraiment pas à l’aise jusqu’à ce que nous arrivions à une corniche vraiment à pic où elle est restée bloquée une minute, tétanisée par la peur. Mais elle a super bien géré et a réussi a traverser et avancer. Personnelement je n’en menais pas large non plus ! 0n s’en rappellera du cratère du Quilotoa !
Afin d’avoir une chance d’apercevoir la lagune, nous décidons de passer la nuit au village de Quilotoa et de tenter notre chance le lendemain matin, en espérant que la brume se soit levée. Même si le ciel était nuageux et que nous n’avons pas eu la chance de voir le ciel bleu se refléter dans la lagune turquoise, le spectacle est vraiment époustouflant. C’est merveilleux de voir ce lac immense comme emprisonné dans un cratère. On se balade de l’autre côté le long du cratère sur une partie bien plus facile d’accès, et on ne se lasse pas de la vue !
A mi-journée, il est temps de rentrer. Nous rencontrons une famille Equatorienne qui nous emmène en voiture vers Zumbagua plus au Sud où nous tenterons en vain de prendre un bus pour Latacunga, pris d’assaut par la foule de vacancier locaux venus profiter du long week end à la montagne. Nous nous résignons à partager un taxi avec un backpacker Allemand, randonneur chevronné (il a campé en autonomie pendant 3 jours sur la boucle !). Ce dernier nous confie que la boucle de Quilotoa c’est du gâteau à côté des treks en Patagonie… on a hâte ! Ou pas…
Gros Bisous !
A plus ! Chris 🙂