Nous arrivons à Buenos Aires par bateau depuis l’Uruguay et avons quelques jours pour visiter et nous préparer à recevoir nos deux illustres invitées et backpackeuses en devenir : Karin (maman de Audrey) et son amie Frédérique!!!
Nous sommes vraiment surexcités de les accueillir et de partager un peu de notre grand voyage pour 2 semaines avec elles et nous avons concocté un programme aux petits oignons, leur seule demande préalable étant : « on est partantes pour tout!! ». Certes, on a pas fait dans la dentelle et avions un peu chargé le programme comme nous voulions partager avec elles le meilleur de Buenos Aires et de la Patagonie ! Incluant entre autres, hostels (et non hôtels, un « s » qui fait toute la différence 😉 ), bus de 24h (!!!!), soirée tango alternatif, trekkings hardcores et balade sur glacier en crampons !!
Notre Airbnb n’est pas dans un quartier aussi sympathique que le laissait paraître l’annonce mais on ne peut pas se plaindre de la vue qu’il nous donne sur les toits de Buenos-Aires ! (Enfin maman peut s’en plaindre un peu : ici on a le vertige rien qu’en étant assis sur le canapé 
).
Nos pauvres ladies n’ont même pas le temps de se reposer après leur long trajet en avion que nous allons visiter le cœur de la capitale avec un tour guidé in-ter-mi-nable, en anglais et très (trop) détaillé. On va dire que c’est le bizutage 🙂 .
Et il faut dire que l’histoire politique de l’Argentine est interminable en soit, avec son lot de coups d’états et dictatures.
Cela nous laisse tout de même découvrir le centre de Buenos-Aires, avec ses bâtiments d’inspiration Européenne ou chaque bâtiment cherche à être plus extravagant et à la mode, sans se soucier le moins du monde d’avoir une harmonie de style… On ressent aussi l’actuelle crise économique dy pays, gravement impacté par l’inflation où le Peso Argentin a divisé par 3 sa valeur versus l’USD depuis 2015, laissant des bâtiments en manque d’entretien et poussant de nombreuses personnes à se débrouiller avec de petites ventes de rues en tout genre.
Le guide nous laisse également une bonne adresse que nous ne manquerons pas de tester (et d’approuver): le fameux café Tortoni, vieux d’un siècle et demi, où la « haute société » Argentinienne se retrouvait pour converser politique, et où nous nous sommes retrouvés pour converser autour de churros et chocolats!
La capitale est vraiment très éclectique et une balade vers les docks de Puerto Madryn, montre un ensemble singulier où les hauts buildings high tech s’opposent aux vieux entrepôts rénovés en cafés et appartements de luxe et où l’on peut toujours admirer les anciens monte-charges ou visiter une magnifique frégate: un avant goût des histoires d’explorateurs qui nous épaterons totalement ensuite en Patagonie et en Terre de feu…
Le dimanche, le quartier bohème de San Telmo s’anime en une grande foire aux antiquaires et les boutiques d’objets de luxe se mélangent à un sacré bric-à-brac ou l’on trouve de tout… Sant Telmo est le quartier le plus ancien de Buenos Aires, et me fait penser à un vieux Paris avec ses rues pavées, ses antiquaires et galeries d’art. Le quartier, initialement habité par les plus aisés de Buenos Aires, dans leurs belles et grandes demeures de style colonial, fut ensuite dépeuplé suite à l’épidémie de fièvre jaune en 1870 et les bâtiments vides furent alors occupés par des familles entières d’immigrants Européens (Italiens, anglais, russes).
On profite de San Telmo pour échanger nos Euros en Pesos, l’Argentine est vraiment un pays énervant pour le change, les banques nous raquetant 10% de commission de retrait alors que les commerçants et hôtels n’acceptent que du cash. De même les distributeurs sont souvent vides et chaque semaine au jour de paie il y a une longue file d’attente devant les distributeurs! Une plaie pour les 3 mois que nous passerons dans ce pays.
On espère en tout cas que maman a bien inspecté chaque shampoing, poche de vêtement, et coutures de sac pour ne pas perdre les billets d’euro ramenés dans des cachettes toujours plus inventives!! xD
C’est dans le quartier de La Boca que la diversité éthique et culturelle est la plus forte, étant le premier quartiers où les immigrants, surtout Italiens, s’installaient. En tant que touristes nous sommes limités à quelques rues, de jour exclusivement, et sommes clairement avisés à ne pas aller plus loin, le reste du quartier étant bien plus pauvre et à fort taux de criminalité…
La fameuse avenue Caminito est néanmoins très impressionnante, avec ses maisons de tôle colorées (matériel à bas coût provenant du port). Tout le quartier est relevé de couleurs vives, mises à la mode par le peintre du même quartier, Quinquela Martin, qui racheta la rue du Caminito pour en faire un lieu réservé aux artistes, qui est ensuite devenu le quartier touristique et coloré d’aujourd’hui.
La Boca c’est également le quartier de naissance du Tango!! Ici on respire, entend et voit du Tango à tous les coins de rue, que ce soit pour faire des photos « old school » où pour des démonstrations de danse devant les restaurants.
L’occasion parfaite d’une bière en s’extasiant sur deux danseurs, sensuels et absolument magnifiques. Les robes sont rouges et aguichantes, l’homme est très sérieux et dirige la femme par pression de sa main appuyée dans le dos. Il faut dire que l’origine du Tango n’est pas glamour, initialement inspirée de danses traditionelles des esclaves noirs, peuplant fortement La Boca à cette époque, puis dansée entre hommes dans les bordels du quartier, au temps ou les immigrants étaient massivement masculins, avant d’être « glamourisée » en Europe.
Avec Chris un tour guidé nous aide également à comprendre l’histoire racontée par les superbes graphes de rue: le scandale des 30 000 personnes disparues durant la dernière dictature où les mères avec leurs châles blancs sur la tête sont souvent dessinées, étant allées réclamer justice dans les rues (aujourd’hui encore de nombreux test ADN sont réalisés pour retrouver et reformer les familles dont les enfants ont été kidnapés tués ou ré-attribués à d’autres) ; le scandale de l’incendie de La Boca et l’héroïsme de ses pompiers ; et enfin, l’adoration pour Maradona, dieu du football né dans ce quartier et ayant joué dans l’équipe mondialement connue Boca Junior.
Le foot, le tango, la viande!!! On ne peut pas passer à côté d’une dégustation de viande si l’on veut découvrir l’Argentine! La viande est en effet délicieuse, tendre et grillée et surtout en proportions démesurée. Et bien sûr, elle se déguste accompagnée d’une bouteille de Malbec Argentin. Parfait pour se mettre en jambe pour un cours de Tango dans une milonga.. très particulière … alternative, authentique, avec ses projections visuelles partout dans la salle. On peut néanmoins dire que le cours de Tango est un échec, on va laisser ça aux pros…
Et quoi de mieux pour clore la soirée qu’un murga, une fête de rue aux rythmes afro-argentins?!
Le lendemain, dernières visites avant de prendre l’avion pour Bariloche: le cimetière de La Recoleta.
Les caveaux sont gigantesques, certains sur plusieurs niveaux, avec statue de bronzes, chapelle intérieure, vitraux… mais aussi portes entrouvertes, courants d’airs et ambiance glauque pour d’autres… Ici, même morts, les riches rivalisent d’extravagance et de faste pour impressionner leurs voisins de tombe et les générations à venir. Vraiment superbe!
Nous avons eu un coup de cœur pour Buenos Aires qui est selon nous la capitale sud américaine la plus intéressante que nous avons visité. Prochaine étape: l’aventure commence en Patagonie, toujours accompagnés par Keen Karine et Super Fred (Whoa!)
Audrey