Escapade à la ferme à la Carmelita

Nous avions hâte d’arriver à San Rafaël après un long voyage depuis Cordoba ! Nous allions enfin pouvoir nous poser un petit peu et profiter de quelques semaines entourés de nature et d’animaux à La Carmelita, une magnifique ferme auberge de la région.

 

Nous voulions faire du volontariat pendant notre voyage. Nous en avons bien profité à Cali, la sulfureuse capitale de la Salsa colombienne, pour apprendre à danser et faire la fête pendant 3 semaines en travaillant dans un hostel. Ambiance beaucoup plus tranquille ici à la Carmelita ! 

 

En arrivant, nous sommes accueillis par Federico et sa famille : il y a sa fille Leonara et son mari Miguel ainsi que leurs enfants Alex et Sur, la petite dernière. La petite famille Bolivienne vient d’acheter la Carmelita pour y couler des jours heureux tout en développant l’activité de la ferme auberge. Tous sont très cultivés et parlent Français, Anglais et Espagnol. Leonara a aussi amené avec elle une nanny de Bolivie pour s’occuper de leurs deux enfants et des tâches quotidiennes dans sa maison. 

 

Mais en rachetant la ferme, Federico a aussi bien agrandit sa famille car il a hérité de toute la ménagerie présente à la Carmelita ! Ce sont donc 4 chiens (Uma, Rea, Puri et Chino), le chat Walli, 4 chevaux (Negra, Pinto, Sulta et Nahira), deux lamas (Inti et Dalaï ^^), une 15 aine de poules et des oies dont il faut s’occuper à présent.

 

L’ancienne propriétaire avait pour habitude de recevoir des volontaires et Federico a décidé de continuer. Nous rencontrons donc Karina et Toby, deux voyageurs très British qui nous montrent dès le lendemain nos tâches quotidiennes pour les semaine à venir. Après tout, on est venus pour bosser !

 

6 jours par semaine c’est debout 7h30 (ça change !), petit déjeuner, puis il faut aller s’occuper des animaux. On commence par nourrir les chevaux… et c’est la guerre ! Moi qui n’ai pas l’habitude, il faut vraiment prendre son courage à deux mains pour rentrer dans les box quand les chevaux jouent des coudes (des sabots?) pour piquer son seau de nourriture à son voisin. Il faut bien comprendre qui est le dominant qui doit être nourri en premier, et encore ça fini toujours par dégénérer. Mais c’est un coup à prendre et j’étais beaucoup moins impressionné à la fin. Ensuite c’est le tour des poules et des oies, qu’il faut aussi compter pour être sûr qu’aucune ne s’est faite manger par les prédateurs qui rôdent aux alentours. Tout cela sous l’oeil inquisiteur de nos amis les lamas. Ils nous en auront fait voir de toutes les couleurs ces deux là. C’est vraiment têtu un lama ! Dalaï, le papa, mettait tout en oeuvre pour voler la nourriture de son fils. Il fallait des les séparer pour les nourrir. Pour les faire bouger, nous disposions d’un long bâton pour leur tapotter l’arrière train, mais pas trop fort… car un lama ça crache ! Toutes les nuits, ils redoublent d’ingéniosité pour s’introduire dans la réserve de paille barricadée à l’aide de palettes et filets. Et tous les matins nous découvrons une nouvelle faille dans nos défenses. Mais ils ont fini par nous accepter et on a fini par les aimer quand même. Une fois tous les 3 jours, c’est Poo Day et il faut faire le tour de toute la ménagerie pour ramasser fientes et autres crottins

 

Lorsque nous avions fini de nourrir les animaux, nous nous occupions du ménage dans la maison, à l’extérieur, du jardin, un peu de peinture et de faire le pain et à manger pour la famille. Nous aurions également dû nous occuper de faire les chambres des visiteurs de l’auberge mais c’était la saison creuse et il y a eu seulement une réservation pendant les deux semaines. Je dois avouer qu’à cause du fait qu’il n’y ait pas eu d’activité, nous nous sommes retrouvés finalement à servir la famille plutôt que de travailler dans l’auberge et ce n’est pas tout à fait ce que j’attendais de ce volontariat.

 

Nous passons quand même d’excellents moments avec Federico et sa famille. Le cadre est idyllique avec des levers et couchers de soleil à couper le souffle et une vue imprenable sur l’Aconcagua et la Cordillère des Andes. L‘endroit est carrément perdu au milieu des vignes. Il n’y a pas de magasin à proximité et il faut 45 minutes de marche pour rejoindre San Rafaël. Nous nous sentons coupés du monde. 

Nous avons du temps pour profiter des animaux, qui nous le rendent bien. Les chiens étaient tout le temps collés à nous et nous dormions même avec le chat en cachette ! Il n’y avait qu’une seule selle donc pas possible d’aller faire des balades mais c’était vraiment génial de pouvoir monter les chevaux l’après midi , enfin surtout Negra qui était la plus docile.

 

Nous faisons nos courses une fois par semaine et profitons (avec modération ! … ou pas) de l’excellent vin de la région. Nous profitons de nos jours de repos pour visiter quelques vignobles du coin dont le domaine Bianci, qui se targue de faire du « Champagne »… du Champagne !?! En Argentine ?! Je ne crois pas non… Même si je dois avouer que leur vin pétillant était excellent et que nous avons passé un très bon moment lors d’un atelier dégustation où il fallait reconnaître les différents cépages de la région. Les journées passent et nous profitons à fond de la nature, des animaux, de la tranquillité et de l’accueil chaleureux de nos hôtes.

 

Quelques jours avant la fin, nous sommes rejoins par Hannah et Patrick, deux voyageurs Tchèques qui avaient hâte de pouvoir se poser aussi quelques semaines. Ils voyagent en « Overlander », ces 4×4 modifiés avec tout le « confort » relatif. Cela fait plusieurs mois qu’ils dorment dans leur voiture et avaient vraiment besoin d’un bon lit. Avec l’aide de Patrick, qui travaille dans le bâtiment, nous commençons la construction d’un abris pour le foin (haha bien fait les lamas !).

Nous quittons la Carmelita regonflés à bloc direction Salta, au Nord de l’Argentine.

Chris

 

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