Apres 3 semaines a lézarder sous le soleil de la côte caribéenne puis sur les hauteurs de Minca, il est temps de s’activer. Quoi de mieux qu’un trekking de 5 jours à 33°C, dans l’humidité de la jungle pour éliminer l’abus d’Aguila et d’arepas?!
Nous choisissons la seule agence qui permets d’avoir un guide indigène pour nous emmener jusque à la citée perdue (agence Wiwa Tours). Notre nouvelle famille pour les 5 prochains jours et nuits est composée de notre guide Eliseo et notre traducteur, de 4 anglais bien entraînés, d’un jeune couple allemand, et d’un colonel chilien.
Notre trekking commence au village de Mamey / Machete Pelado, anciennement habité par des cultivateurs de coca et connu pour les disputes se finissant régulièrement en bains de sang et meurtres a la machette. La Sierra Nevada fut utilisée pour les plantations de marijuana et de coca et a souffert de la guérilla (FARC, paramilitaires, narcos). C’est actuellement un parc national protégé.
Notre inquiétude commence quand nous croisons les zombies suants qui finissent leurs jours de trekking. L’un d’eux nous lance un « bonne chance, vous en aurez bien besoin ». La première journée est une marche de 3:30h pour 8 km, y compris une bonne montée en plein soleil durant laquelle Chris a râlé à chaque goutte de sueur perdue (je dirais 3 Litres au total…). La seconde journée est intense avec 8h de marche pour 15km et surement autant de montées que de descentes et quelques traversées de rivières.
Les matinées commencent à 5-6h, sur les courbatures et ampoules de la veille (et avec les plaintes de Chris :p ). L’humidité ne permets jamais à nos quelques vêtements de sécher pendant la nuit et rends la marche bien plus ardue la journée. Mais plus nous pénétrons au cœur de la montagne, plus le paysage se transforme, la jungle devient plus dense et les chemins plus intéressants. Outre les randonneurs nous croisons quelques indigènes, plutôt timides, toujours vêtus de blanc et avec de longs cheveux noirs. Eliseo nous explique que les 40 000 indigènes de la Sierra Nevada sont partagés en 4 grandes tribus, habitant dans 200 villages ruraux de montagne. Ils ont différentes langues selon les tribus, sont vraiment coupés de notre « modernité » et vivent en autarcie, isolés du reste des colombiens.
La troisième journée nous arrivons à la cité perdue…ou plutôt en bas des 1 200 marches de pierre qui y mènent. Cette ascension est sublime, entourée par les lianes et la jungle dense. Ce passage datant de plus de 1 200 ans, aucune marche ne se ressemble et mieux vaut ne pas trébucher ici! On se croirait vraiment dans un film a la Indiana Jones / Lara Croft.
La cité perdue est un ensemble de vestiges sur plusieurs plateaux construits en flanc de montagne. Elle fut une ville centrale bâtie par les indigènes Tayronas, abandonnée pendant la conquête espagnole, oubliée …. et retrouvée 300 ans plus tard par des pilleurs de tombes. Ce lieux est un maintenant sacré pour les tribus indigènes descendantes des Tayronas. Leurs membres les plus éminents s’y rendent pour des célébrations spirituelles une fois par an, quand le site est fermé aux visites.
Grace à Eliseo, nous avons même droit à quelques chants traditionnels et en apprenons bien plus sur les coutumes locales. Par exemple, ce petit sac en bandoulière rempli de feuilles de coca et du Polporo. Seuls les hommes peuvent le porter, suite a leur rite de passage a l’age adulte. Le Polporo est un objet constitué par une base de calebasse sur laquelle est ajouté un mélange que l’homme mâche et ajoute continuellement à la base via un bâtonnet. Ce mélange est mâché tout au long de la journée, et est à base de feuilles de coca activées par une poudre a base d’extrait de coquillage. Il constitue un symbole de virilité et est considéré comme un « journal personnel ».
Les deux jours suivants sont bien plus simples, avec 4h de marche par jour. Et surtout… en marchant assez vite nous sommes arrivés juste a temps au dernier campement pour regarder la France gagner la coupe du monde !!!
De retour à Santa Marta, nous arrivons au moment de la Fiesta de la Virgen del Carmen et nous savourons un feu d’artifice depuis le jacuzzi rooftop de notre auberge (Fatima hostel). Parfait pour se détendre les muscles en douceur..
Bref, superbe expérience, qui nous laisse bien fiers de nous et nous donne envie d’en refaire!
Audrey